what is your vision of beauty ?
tropiktropik crée une série documentaire qui réunit des portraits intimes et interroge les récits de la beauté.
À travers leurs pratiques, leurs mots et leurs espaces, l’œuvre met en évidence ce qui, chez chacun déplace et interroge nos repères.
Réalisée en collaboration avec Raphael Levy et Amélie Hazard

Je m’appelle Luna et j’ai 24 ans
J’ai grandis en banlieue parisienne, dans le Val d’Oise, dans une petite ville du nom de Saint-Prix. Au lycée, je suis partie vivre à Paris chez mon père, et je n’ai pas quitté cette ville depuis.


« Mon rapport à la couleur passe d’abord par le motif, donc par la combinaison des couleurs entre elles. Les couleurs, je les aime toutes et il m’est impossible d’en choisir une car elles sont indissociables de la matière. C’est leur arrangement dans le motif qui me plaît. Le motif représente l’ordre et le désordre et met les couleurs en mouvement, ensemble. »

“Seule, on se trompe souvent sur ce qu’on croit trouver beau, car c’est souvent lié à nos propres travers. J’essaye de lutter contre le “j’aime ou j’aime pas” même si c’est parfois difficile. En revanche, regarder les autres s’émouvoir devant la beauté d’une chose ou d’une personne que je n’aurais pas forcément considérée, élargit tout d’un coup mon sceptre et ma définition de la beauté. Ca permet de me remettre en question.”
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« Si je devais choisir, l’image du caméléon est plus belle et peut-être plus humble. Mes joues rougissent vite, alors je suis plutôt proche du caméléon.”

“Mon terrain de jeu favori c’est l’ENSCI-les-ateliers, c’ est la meilleure école du monde parce qu’ellevest aux antipodes d’une école classique. Tout le monde est proche et on fait souvent des fêtes. La semaine dernière on fêtait par exemple le départ de Véronique Huyghe, la photographe attitrée de l’école, depuis sa création il ya près de 40 ans. Pour l’occasion, de nombreux anciens élèves sont venus et on sentait qu’ils étaient toujours chez eux. Cette école est une utopie que j’ai peur de quitter.”


“Mes fails esthétiques sont nombreux. J’ai l’excuse que je n’ai pas eu de miroir pendant longtemps et que j’ai appris à m’habiller à l’aveugle, ce qui finissait souvent, surtout en hiver, à se transformer en flemme.
Le pire c’est quand on essaye de faire des raccords subtils du type chaussettes associées à la chemise, parce que ça ne marche jamais.”

Icône ! “Je dirais tous les personnages de Federico Fellini. Clin d’oeil spécial aux clowns et à Marcello Mastroianni.”

“J’ai arrêté de me maquiller le jour où j’ai finis mes produits et que je n’en ai plus racheté. Evidemment que tout ce que nous faisons ou ne faisons pas finit par devenir un choix politique. Le fait de ne plus me maquiller m’a en quelque sorte coincée dans cette condition, j’ai l’impression que quand je me maquille ça se voit trop et ce n’est pas moi.”


“ Mon produit préféré est définitivement les cols, les foulards, qui sont indirectement inspirés de l’univers du spectacle. J’ai un col qui ressemble à des confettis, ça m’amuse ! J’aime les vêtements festifs,entre l’élégant et le kitsch.”

“ Comme je suis un peu une râleuse je dirais que le beau est moche parce qu’il faut casser l’image du beau. Je préfère que tout soit moche plutôt que tout soit beau parce que j’ai l’impression qu’il y a moins de hiérarchie dans la question du laid
alors que le beau cherche toujours à se dépasser, ce qui court à sa perte.”

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Réalisé et documenté par tropiktropik
Portrait Luna Derrien @lunaderrien
Photography Raphael Levy @air.levy
Image Conseil Amélie Hasard @mademoisellehazard